Question sur : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité En réponse à :

Sujet : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité

R�pondu le lundi 24 février 2014 par Ze Mani Jean Henri

(Doc d’une page maximum)
L’incinération reste en France une filière prioritaire d’élimination des ordures ménagères, avec l’un des parcs d’usines le plus important de l’Union européenne. Les ressources de ce TD permettent de se rendre compte des nombreuses controverses et des conflits relatifs à la perception des risques sanitaires dus à l’exposition aux substances des usines d’incinération d’ordures ménagères.
Comme conclusion à tirer de ces documents, nous relevons que la première controverse identifiée porte sur les rejets de l’incinérateur et la survenue de lymphomes non-hodgkiniens. L’article sur « Les rejets de l’incinérateur de Besançon et la survenue de lymphomes non-hodgkiniens » relève l’inexistence de la preuve de la dangerosité dans la survenue de cancers des affections chroniques aux dioxines, alors que cette substance est considérées comme cancérigène par l’OMS depuis 1997. De l’étude menée par l’équipe composée de l’université de Franche-Comté, le SERF et le LBE autour de l’incinérateur de Besançon, il transparait cette absence de certitude sur la survenue de lymphomes malins non hodgkiniens ; qui sera atténué par une modélisation prenant en compte certains paramètres de la circulation des molécules dans l’air. L’autre étude qui ne conforte pas de manière péremptoire l’hypothèse d’une association entre l’exposition environnementale à la dioxine et la survenue de lymphomes malins non hodgkiniens est l’article 2 relatif aux travaux du Laboratoire CARSO-LSEHL (Lyon). Ce dernier s’est appesanti sur le caractère encore inconnu de la voie principale de contamination des riverains (directe par inhalation ou contact cutané et indirecte par la consommation de denrées alimentaires). Autre polémique, l’InVS (Institut de veille sanitaire), affirme l’influence d’exposition environnementale faible et prolongée à des agents chimiques, sur la fréquence des cancers. En d’autres termes, il est démontré une relation entre l’exposition aux fumées d’incinérateurs d’ordures ménagères et l’incidence de plusieurs cancers.
Pour les derniers articles relativement à l’acceptabilité des risques issus de l’exposition aux fumées d’incinérateurs d’ordures ménagères, l’article sur le « Contexte de présentation et acceptation sociale : Evaluer les nuisances locales d’un incinérateur », relatif à l’enquête de la Direction des études économiques et de l’évaluation environnementale (D4E) du ministère chargé de l’environnement, fait ressortir un paradoxe où les riverains ou résidents à proximité immédiate d’un UIOM pensent qu’il est moins dangereux pour la santé, alors que les personnes qui vivent loin pensent que l’UIOM génère des nuisances. Dans l’article « Fos-sur-Mer : les anti-incinérateurs contre-attaquent », il est question de contestation de tout projet d’implantation d’UIOM, qui se heurte donc aux résistances par le syndrome NIMBY (Not In My BackYard). En effet, il relève les conflits entre autorités locales et populations ou leurs représentants ; mieux encore entre pro et anti-incinérateurs. Ce texte est également illustrateur des contestations provenant de l’absence d’une étude formelle apportant la preuve incontestable de risques liés à la pollution atmosphérique et la santé des populations dues à ces incinérateurs d’ordures ménagères.
Le constat à faire porte sur les difficultés méthodologiques que justifient la qualité et la démarche des études et enquêtes menées, et qui sont amplifiées par le type de communication, la méconnaissance des nuisances potentielles, la qualité des interlocuteurs, l’indécision des autorités, etc. Il s’en suit une confusion dans l’établissement direct du lien entre exposition et pathologie. Cette situation met en exergue les limites de l’information des populations en générale et des autorités locales, aussi bien quant au fonctionnement d’un UIOM, que pour les résultats des études menées. Elle interpelle également les experts et les chercheurs, qui devraient apporter aux décideurs politiques des preuves concrètes sur la dose-réponse grâce à l’analyse, la mesure, la modélisation, l’estimation etc. afin que des décisions adéquates soient prises.


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