La représentation sociale du risque (perception, expression) est complexe. L’être humain est de nature suspicieuse, et toute infrastructure nouvelle (en particulier productrice d’énergie ou éliminatrice de déchets) sera susceptibles de cristaliser des angoisses et de rencontrer des réactions de type NIMBY. Ces dernières se cristallisent sur des craintes diverses : pollution sonore, dangerosité supposée, nuisance olfactive ou encore visuelle, impact sanitaire et environnemental à court, moyen et long terme (réel ou supposé).
La problématique des déchets est particulièrement révalatrice de cette cission entre habitant et personnel d’usine. Pour les habitants, un incinérateur est une source de nuisance sanitaire, pour le personnel travaillant, les habitants sont dans un déni et refusent de voir les conséquence de la société de consomation. Qui a tort ou qui a raison ? Ce n’est pas le sujet.
On peut là encore pointer le manque d’auto-évaluation critique et de communication. Une méconnaissance des nuisances et la mauvaise image des incinérateurs, ancrés dans l’inconscient collectif, peut expliquer les réactions des habitants, à l’opposé, un manque de concertation et de dialogue "emprisonne" l’incinérateur (et ceux qui y travaillent) dans le rôle du "méchant" qu’on ne veut pas dans son jardin. Le cas de la ville de Champlan et de l’étude de D4E en sont une parfaite illustration, mais pas seulement (exemple de st cyr ou de l’incinérateur de Besançon).
En conclusion, l’analyse du contexte social est aussi primordiale qu’une analyse environnementale ou sanitaire dans le processus d’acceptabilité des risques.