Question sur : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité En réponse à :

Sujet : Usines d’incinération d’ordures ménagères : risques et acceptabilité

R�pondu le lundi 24 janvier 2011 par Demonmerot Florent

Tout d’abord, pour réaliser la comparaison entre exposition et cancers, il est nécessaire de connaître parfaitement les caractéristiques de l’exposition. Or, de nombreux paramètres influencent celle-ci (flux et concentration des polluants, topographie du paysage environnant, nature des sols...). Ils sont donc pris en compte pour construire des modèles de diffusion de la dioxine. Comme pour le cas de Besançon, ce n’est donc pas sur des données réelles, mais sur une modélisation que l’étude épidémiologique a été menée. De plus ce modèle est basé sur une hypothèse, qu’aucune autre source de dioxine ne vient interférer le mode d’exposition étudié (atmosphérique ici). L’exposition étant difficile à modéliser, le lien entre exposition et cancers, c’est à dire l’estimation du risque, est difficile à estimer.
De plus, l’incinération est un des modes de traitement de déchets les plus utilisés mais les plus contestés en France. Tout nouveau projet d’implantation d’équipement se trouve confronté à des réactions fortes de la population et de ses élus, et ce en dépit des assurances de conformité aux normes les plus exigeantes en la matière. Le manque de transparence des taux de dioxines émises et du fonctionnement des incinérateurs a donc provoqué le développement de peurs alimentées par une médiatisation alarmiste. On constate donc une désinformation de la population sur la réalité de leur exposition aux dioxines à proximité d’un incinérateur moderne, respectant les normes en vigueur.
Enfin, le syndrome du Nimby plane sur tout projet d’implantation d’une nouvelle usine d’incinération. L’étude sur les nuisances ressenties par la population du fait de l’existence d’un incinérateur et sa capacité à accepter l’implantation d’une telle installation montre un écart très significatif entre CAR et CAP. Cet écart montre l’importance, du point de vue économique, du syndrome NIMBY : on est prêt à payer bien davantage pour éviter de subir des nuisances, que pour supprimer des nuisances déjà subies.
Mais la population n’est pas « touchée » de la même manière par le syndrôme NIMBY : En effet, le risque sanitaire perçu et les effets de la distance divergent : les personnes qui ne vivent pas à proximité immédiate d’un incinérateur pensent qu’il génère plus de nuisances que ce que perçoivent les riverains proches. De même, les personnes qui connaissent l’incinérateur, car ils habitent à côté, sont moins nombreuses à penser qu’il est dangereux pour la santé que ceux qui ne le connaissent pas. En effet, les personnes les plus proches de l’incinérateur sont les mieux renseignées. Elles ont donc une approche plus rationnelle, moins soumise « aux croyances » et réagissent beaucoup moins selon le syndrôme Nimby.


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