En 1994, l’équipe scientifique envoyée pour mesurer l’exposition de la population néo-calédonienne aux fibres d’amiante trouve des niveaux d’exposition extrêmement élevés dans les habitations. Compte-tenu de la population exposée (45 000 personnes) ; du très haut niveau d’exposition que l’on peut qualifier d’aiguë ; sachant qu’on ne peut définir de seuil d’exposition sans risque ; connaissant la forte cancérogénicité des fibres de trémolite et le très sombre diagnostic du mésothéliome et du cancer du poumon, on comprend que l’on est devant un problème aigu, majeur de santé publique, qui demande des mesures urgentes de protection de la population (abaissement drastique de la quantité de fibres d’amiante).
Cependant, il semble que le périmètre de population exposée ait été minoré (7000 personnes) de même que les niveaux d’exposition, puisqu’ils se basent sur le seuil d’action proposé par le Comité Permanent Amiante de sinistre mémoire, mis en place par les industriels pour faire perdurer l’utilisation de la fibre toxique.