Ce qui parait incroyable c’est les proportions dans cette affaire. Sur un territoire de 45 000 habitants plus de 15 % de la population est exposée à des niveaux d’exposition à l’intérieur de l’habitat de 800 à 7800 fois le seuil d’action proposé en 1990 par le Comité Permanent Amiante (CPA).
Ors quand on connait l’origine de la création de cet organisme (INRS) et son mode de financement (100 % industriel) on peut s’interroger sur son objectivité dans la définition du seuil d’action. La surexposition de la population est donc encore plus importante que celle annoncée, ce qui explique un risque relatif pour le mésothéliome aussi élevé (entre 20 et 40).
Ce pose ici le problème d’objectivité, de légitimité, de crédibilité de ce type d’institution. En 1986 la France émettra un avis défavorable à l’interdiction d’utilisation de l’amiante suite à un rapport du CPA dans le cadre du BIT. En janvier 2012, quatre anciens dirigeants du CPA ont été mis en examen pour "homicides, blessures involontaires et abstentions délictueuses".