Les pesticides dans l’air péri- et urbain

Pour accroître les rendements, surtout dans des zones de grandes cultures, les sols agricoles sont enrichis avec des engrais et les cultures reçoivent de nombreux traitements par des pesticides (désherbants, insecticides, fongicides, etc.).

Si nous prenons comme exemple l’Ile-de-France, c’est-à-dire la région administrative qui comprend l’agglomération parisienne, une population importante (environ 12 millions d’habitants) vivent dans un territoire dont la moitié de la superficie est cultivée.

Il n’existe pas d’obligation réglementaire de mesurer les pesticides dans l’atmosphère. Leur présence dans l’air ambiant francilien n’avait encore jamais fait l’objet d’études approfondies jusqu’en 2007. Au contraire de la contamination des eaux étudiée depuis de nombreuses années par différents organismes réunis au sein du groupe régional Phyt’eaux Propres ou du programme interdisciplinaire de recherche PIREN-Seine. C’est dans ce contexte qu’AIRPARIF a mené une étude, demandée notamment par la DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales) dans le cadre du Plan cancer. Elle était justifiée par les quantités de pesticides utilisées tous les ans dans la région, tant pour des usages agricoles que domestiques et urbains, dont 25 à 75% se retrouveraient dans l’atmosphère.

Plus de 5 200 analyses menées sur 5 sites de mesure et 80 pesticides ont permis de mettre en évidence :
- la présence de pesticides aussi bien en zone rurale (une trentaine de pesticides identifiés), que dans l’agglomération parisienne (une vingtaine de produits retrouvés). En zone rurale, le nombre et les quantités de produits détectés dans l’air ambiant sont influencés par les activités agricoles voisines des sites de mesure et suivent la chronologie des traitements. En zone urbaine, et en particulier dans l’agglomération parisienne, cette étude confirme l’importance de l’usage non-agricole des pesticides (jardinage, entretien des parcs et des voiries, etc.).
- une contamination dans l’air par les produits phytosanitaires différente de celles des eaux. Ainsi, les composés les plus fréquemment retrouvés dans l’air ambiant (comme la trifluraline et la pendiméthaline, ainsi que le chlorothalonil pour lequel les concentrations atmosphériques ont été les plus élevées) ne ressortent pas des observations faites dans les eaux.
- une persistance dans l’atmosphère de certains produits comme le lindane, malgré leur interdiction. A l’inverse, certains composés comme l’atrazine, interdits d’utilisation depuis 2003, sont toujours présent dans les eaux de surface mais pas identifiés dans l’air.

Rappelons que ce n’est pas la seule contribution du secteur agricole à la pollution atmosphérique, dont les activités sont responsables de 13% des émissions d’oxydes d’azote et de 3% des particules primaires (26% hors agglomération). De plus, la volatilisation de l’ammoniac contribuerait aux PM secondaires (nitrates d’ammonium).

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