L’oxygène dissous est un paramètre fondamental de la qualité des eaux douces et marines. C’est un élément indispensable au développement de toute forme de vie, avec trois seuils traduisant les besoins en oxygène dissous pour un grand nombre d’organismes aquatiques :
seuil sensible (<5mg/l), développement perturbé d’un certain nombre d’organismes aquatiques sensibles ;
seuil critique (<3mg/l), faune et flore en difficulté, menaces sur la vie aquatique ;
seuil létal (<1mg/l), asphyxie et mortalité.
La solubilité de l’oxygène dans l’eau correspond à un équilibre dépendant de facteurs naturels : température, salinité, pression atmosphérique. La solubilité diminue quant la température ou la salinité augmentent. Des processus biologiques qui produisent (photosynthèse) ou consomment (nombreux processus microbiens) de l’oxygène interviennent également. Ainsi, la matière organique apportée par les effluents urbains favorise la dégradation par des bactéries, processus consommateur en oxygène. De même, les sels nutritifs sous forme ammoniaquée, sont oxydés en nitrates par des bactéries nitrifiantes. Ces réactions induisent une forte demande en oxygène.
Il y a donc un lien étroit entre l’activité anthropique (effluents urbains et agricoles), mais aussi l’eutrophisation (sujet traité sur la page suivante) et le niveau d’oxygénation de l’eau. Les charges domestiques spécifiques, plus classiquement connues sous le terme d’équivalent-habitant sont les quantités de matières domestiques (matières en suspension, phosphore, azote, matières organiques biodégradables exprimées par la demande biochimique en oxygène : DBO5 [1]) émises par individu et par jour. On les mesure généralement en sortie de réseau d’assainissement, c’est à dire à l’entrée de la station d’épuration, valeur à comparer à celles des rejets dans le milieu naturel. C’est cette charge en matières organiques non traitées qui peut fortement affecter l’oxygénation par une DBO5 résiduelle trop importante.