L’étude de l’évolution de l’incidence et de la mortalité est essentielle pour la compréhension des impacts éventuels des changements du mode de vie ou l’influence de l’environnement, dans son acception la plus large, dans l’étiologie de certaines pathologies. Elle l’est aussi pour la planification en santé publique ou l’évaluation de l’impact du changement des modalités thérapeutiques. Il faut bien reconnaître les succès conécutifs à l’introduction de la chimiothérapie dans le traitement des leucémies de l’enfant ou les cancers du testicule. En 1960, moins de 20 % des enfants guérissaient d’ostéosarcomes après une amputation. Aujourd’hui grâce à la chimiothérapie, plus de
60 % survivent sans recours obligatoire à l’amputation. En 1950, aux U.S.A., 1 900 enfants de moins de 5 ans mouraient de cancers, en 1990 ils étaient moins de 700. De même, il est indispensable d’évaluer le bénéfice de l’instauration du dépistage du cancer du sein ou encore si les mesures visant à diminuer le tabagisme ont produit l’effet escompté sur la diminution de l’incidence des cancers bronchiques.
Reconnaître les grandes tendances aussi précocément que possible permet de réaliser les études complémentaires nécessaires pour établir les liens de causalité et de prendre des mesures pour le bénéfice de la population. Les tendances sont faciles à mesurer, elle sont beaucoup plus difficilement explicables.
Les cancers bronchiques tendent à se stabiliser chez l’homme, ils augmentent de façon très importante chez la femme.
Il existe une très nette augmentation des lymphomes non-hodgkiniens au niveau mondial.
L’augmentation de l’incidence du cancer de la prostate chez l’homme et du cancer du sein chez la femme sont considérables.
Une augmentation aussi très importante s’observe pour certaines formes de cancer de la thyroïde, plus prononcée chez les femmes.