Le cancer et les déterminants environnementaux

Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormale au sein d’un tissu normal de l’organisme. Ces cellules dérivent toutes d’un même clone, cellule initiatrice du cancer qui a acquis certaines caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment et de pouvoir former des métastases.

Un cancer est un terme général pour n’importe quelle maladie pour lesquelles certaines cellules du corps humain se divisent d’une manière incontrôlée. Les nouvelles cellules résultantes peuvent former une tumeur maligne (un néoplasme) ou se propager à travers le corps.

La lutte contre le cancer est une des priorités en santé publique. Dans la population générale adulte, en 2000, en France, le nombre de nouveaux cas de cancers a été estimé à 280 000 (58% d’hommes) et le nombre de décès à environ 150 000 ( 61% d’hommes). Les quatre localisations les plus fréquentes sont le sein, la prostate, le poumon et l’intestin. Parmi les causes de mortalité le cancer occupe une place importante : la première chez l’homme (32%) et la deuxième chez la femme (23%), le plus grand nombre de décès étant causé par les cancers du poumon chez l’homme et chez la femme par celui du sein.
L’incidence du cancer a globalement augmenté de 63% entre 1978 et 2000 et la mortalité de 20%. Si l’on tient compte de la part due au vieillissement de la population, l’augmentation à âge constant est estimée à 35%.

Nous savons aujourd’hui qu’une cellule doit accumuler des lésions de son patrimoine génétique avant d’acquérir les propriétés des cellules cancéreuses : prolifération anarchique, invasivité vis à vis du tissu normal, formation de métastases. La recherche des facteurs qui peuvent être responsables de certains cancers s’oriente logiquement vers tout agent capable de causer directement ou favoriser indirectement des lésions génotoxiques, ou encore qui, par une perturbation chronique de l’homéostasie, favoriserait l’émergence de clones porteurs d’altérations dues à des causes indépendantes.

Environ 20% des cancers sont attribuables à des facteurs génétiques. Ceci laisse 80% des cas pour lesquels une grande diversité de facteurs peut être incriminée. Cependant, notons que le plus souvent, même si un lien est mis en évidence sur le plan épidémiologique et malgré la plausibilité biologique par la connaissance des mécanismes d’action, le manque de spécificité [1], la multiplicité des facteurs auxquels un individu est exposé et la difficulté d’évaluation des expositions, font que l’établissement de la causalité reste difficile. C’est bien dans ce contexte sensible et propice aux controverses qu’il faut évaluer les déterminants environnementaux du point de vue de leur cancérogénicité.

3 Messages de forum

  • A la lecture de cette introduction, je vous avoue que j’ai eu un peu de frisson. Permettez-moi sans prétention aucune de vous féliciter pour votre maîtrise du sujet !
    Je suis vraiment écoeuré car ces problèmes sont beaucoup plus d’actualité dans les pays développés. Qu’en est-il des familles des pays sous-développés qui travaillent dans des conditions vraiment insécures ? A t-on pensé un seul instant à eux ? C’est vrai que c’est un problème de système. On comprend vraiment que le concept de développement durable ne prend pas en compte la santé des générations futures. Si oui, comment peut-on interdire la commercialisation de certains produits mais ces derniers continuent à abonder certains marchés ? (cas de certains pesticides) ! A la lecture de l’article de Needleman, on comprend que ce sont les intérêts des industriels qui sont privilégiés pas la santé des travailleurs et/ou populations !
    Questions : comment faire pour mettre notre égoïsme de côté et penser à la santé des populations et de l’environnement ? Pourquoi devons nous réagir quand les faits sont déjà là alors que nous ne sommes pas ignorants des actes que nous posons ?
    - Mener une action préventive consistant à évaluer profondément les dangers d’un produit avant de le mettre sur le marché ? si oui que faire des produits qui existent depuis et dont les études sur la dangérosité n’ont pas été faites ?
    - "entrer en guerre" avec les industriels pour limiter la quantité de produit qui sont mis sur le marché avant ?
    - Changer les mentalités des fameux défenseurs des produits chimiques qui ne protègent que leurs intérêts ? et comment ? étant donné qu’ils financent la grande partie des travaux et les résultats doivent être tripotés pour ne pas leur valoir des poursuites ?

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    • Le cancer et les déterminants environnementaux 24 juin 2011 13:13, par Fokou Sakam Ignace

      Le concept de développement durable justement prône la gestion rationnelle des ressources humaines, naturelles et économiques qui vise à satisfaire les besoins fondamentaux de l’humanité.
      Il implique plusieurs conditions : la conservation de l’équilibre général, le respect de l’environnement, la prévention de l’épuisement des ressources naturelles, la diminution de la production des déchets et enfin la rationalisation de la production et la consommation d’énergie.
      Toutes ces conditions à mon avis prennent plutôt justement bien en compte le bien être des générations futures y compris leur santé.
      C’est l"équivoque que je voulais lever.

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  • Bonjour,
    La question de l’exercice du TD est : Le cancer du sein a-t-il une composante environnementale ?
    Doit-on formuler une réponse ? De combien de ligne ? Combien de sources ?

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Voir en ligne : Incidence et mortalité par cancer en France entre 1978 et 2000 (sur le site de l’InVS)

Notes

[1une même substance peut provoquer plusieurs cancers

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