Une corrélation statistique n’est pas forcément synonyme de causalité. Pour démontrer l’existence d’un lien de cause à effet entre le paramètre mesuré (facteur d’exposition) et la survenue d’un problème de santé (facteur de résultat), il faut pouvoir disposer d’autres arguments, à commencer par des données sur le mode d’action de la substance. Ces données sont fournies par les études toxicologiques.
Dans cette étude, l’exposition au chlordécone apparaît bien comme un facteur de risque associé à une probabilité plus élevée de survenue d’un cancer de la prostate. Les auteurs de l’étude rappellent que dans une étude de type cas-témoin, l’approche est nécessairement rétrospective ce qui peut conduire à de nombreux biais (difficultés à établir avec certitude la réalité et l’ampleur d’une exposition notamment). Néanmoins, au regard des données toxicologiques, de la classification de la substance comme cancérogène probable, mais aussi compte tenu des forces inhérentes à l’étude elle-même (taux de participation élevée, facilité à identifier les situations de présence ou d’absence de maladie, etc.) renforcent les conclusions de l’étude sur le plan étiologique.
Notons que par prudence, les auteurs soulignent que l’approche relève plus du jugement d’expert que d’une démonstration.
L’article mentionne les limites classiques des études épidémiologiques en matière d’étiologie, c’est à dire de démonstration d’un lien de causalité. Rappelez la différence entre association statistique et causalité, et commentez les arguments en faveur d’une causalité forte dans cette étude.