Les premières expérimentations en toxicologie ont permis d’observer que l’augmentation de la dose d’une substance dont on suspectait une toxicité, donnait lieu à l’augmentation des effets ou la gravité des symptômes. Cette logique correspond à des mécanismes de toxicité que l’on pourrait qualifier de simples, mais pas pour les substances plus complexes cancérigènes ou mutagènes ou encore les perturbateurs endocriniens. Pour les substances cancérigènes, ce qui augmente avec la dose ce n’est pas la gravité, mais la probabilité de survenue d’une pathologie.
Il y a également des substances pour lesquelles les réponses toxiques peuvent être plus importantes aux faibles doses, on parle d’effets non monotones et les courbes doses-effets prennent une forme de U ou U inversé. C’est le cas des perturbateurs endocriniens (PE) qui regroupent une vaste famille de composés capables d’entrer en interaction avec le système hormonal. Le système endocrinien regroupe des organes qui secrètent des hormones (thyroïde, hypophyse, ovaires, testicules). Le fonctionnement normal de ce système hormonal est de libérer des médiateurs chimiques pour agir à distance sur certaines fonctions de l’organisme (ex. croissance, métabolisme, développement sexuel, développement cérébral, etc.). Lorsqu’ils pénètrent dans l’organisme, les perturbateurs endocriniens peuvent interagir avec le système hormonal via la synthèse, le transport, le mode d’action ou la dégradation des hormones. En clair, les PE peuvent modifier la production naturelle de nos hormones, mimer leur action et les mécanismes biologiques qu’elles contrôlent ou en inhiber l’action en se fixant sur les récepteurs avec lesquelles elles se fixent normalement. Même à faible dose, ils peuvent donc avoir un effet toxique très important pour l’organisme.
Le principe formulé par Paracelse, « la dose fait le poison » a permis de nombreuses avancées en toxicologie. Expliquez pourquoi ce paradigme toxicologique ne correspond plus à la réalité des problèmes actuels en matière de santé environnementale. Décrivez également le mécanisme toxicologique des perturbateurs endocriniens et la forme typique de leur courbe dose-réponse.