Une analyse des cas de cancer chez un grand nombre de jumeaux, mono et dizygotes, constitue vraisemblablement le meilleur moyen pour arriver à évaluer l’importance respective de l’hérédité et des facteurs de l’environnement. En effet les jumeaux monozygotes, issus d’un seul œuf, possèdent le même patrimoine génétique ; donc si l’hérédité a un poids prépondérant, ces 2 jumeaux doivent avoir de fortes chances de développer le même cancer. Les jumeaux dizygotes, eux, partagent « seulement » la moitié de leurs gènes, comme dans les fratries ordinaires. Par ailleurs, les jumeaux ont plus souvent que les autres un environnement partagé (ne serait-ce que celui lié à la catégorie socioprofessionnelle).
Il suffit alors d’observer la survenue de cancer chez le jumeau de ceux qui ont déjà développé un cancer puis de regarder la concordance :
si, pour un type de cancer, la concordance est beaucoup plus élevée dans le groupe des jumeaux monozygotes par rapport au groupe des jumeaux dizygotes, cela signifie que ce cancer est fortement lié à l’hérédité ;
si au contraire, pour un autre cancer, la concordance est comparable dans les 2 groupes de jumeaux, la part de l’environnement (souvent partagé par les jumeaux) dans la survenue de ce cancer est sans doute prépondérante.
Ce type d’étude est donc susceptible d’apporter des résultats plus fiables et précis que les études dites familiales qui permettent de soupçonner que certains cancers ont une composante génétique, mais qui ne permettent pas de faire la distinction entre facteurs génétiques et facteurs environnementaux partagés.
L’étude de Lichtenstein est de plus, par sa puissance (près de 45 000 paires de jumeaux, plus de 10 000 cancers déclarés), d’une importance capitale.
Répondre à ce message