La prise de conscience des rapports fragiles et parfois conflictuels entre l’homme et son milieu ont conduit progressivement les pays développés à mettre en place, à partir des années soixante, une politique de l’environnement. Des institutions spécialisées ont été créées pour la définir et l’appliquer : création en France, des agences financières de bassin en 1964 devenues depuis agences de l’eau et d’un Ministère chargé de la protection de la nature et de l’environnement en 1971, et aux États-Unis, de l’Environmental Protection Agency, en 1970, par exemple.
La mise en œuvre des politiques environnementales peut se justifier par :
des raisons éthiques : l’hypothèse ici implicite a trait à la valeur intrinsèque de la nature qui de ce fait doit être protégée. Les hommes doivent donc se comporter de façon responsable et préserver la biosphère.
un objectif de maintien du bien-être des populations : il s’appuie sur l’observation selon laquelle la dégradation de l’environnement a des effets néfastes sur le bien-être des individus. De multiples exemples peuvent être cités, dans le domaine de la pollution de l’eau de l’air ou du bruit. La dégradation de la qualité de l’eau est à l’origine de maladies telles que l’hépatite A, la dysenterie et le cholera. La pollution de l’air a des effets quotidiens sur la santé puisqu’elle augmente la fréquence des crises d’asthme et des gènes respiratoires.
Cette catégorie de justifications ne concerne pas la seule génération présente mais intéresse aussi les générations futures. Ainsi la diminution de la biodiversité se traduit par une diminution de la variabilité génétique susceptible de réduire les possibilités de développement de nouveaux médicaments dans l’avenir.
Mais les effets de la pollution sur la sante humaine se traduisent surtout par des coûts importants, auxquels s’ajoutent ceux que nécessite la dépollution des milieux contaminés. De plus, les investissements dans des technologies plus respectueuses de l’environnement, peuvent être à l’origine de gains d’efficacité de l’économie. Des raisons économiques constituent alors un troisième motif de mise en œuvre des politiques environnementales.
Les politiques environnementales ont tout d’abord porté sur des milieux spécifiques avec la mise en place de politiques de l’air, de l’eau ou des déchets. Le domaine d’intervention s’est progressivement étendu, et tend à inclure les effets sur la santé. Ce qui conduit à s’intéresser à la régulation des substances toxiques pouvant avoir des effets à long terme en particulier cancérigènes sur la santé humaine. On est donc passé à une approche en situation d’incertitude (surtout dans sa dimension temporelle) qui vise à réduire les risques.