Le système de prix régulateur d’une économie marchande

La théorie classique constitue une théorie dominée par l’efficience économique et son instrument privilégié, l’analyse coûts-avantages. Cette conception se fonde sur l’utilitarisme et sur les droits de propriété (cf. Ricardo), pour laisser le marché réguler efficacement l’exploitation des ressources. Optimisme technologique et possibilités de substitution en fonction des prix (cf. Malthus) laissent le champ libre à l’exploitation des ressources naturelles et de l’environnement. Toute considération éthique, tant intragénérationnelle (tenant à la répartition ) qu’intergénérationnelle, est toutefois absente, ce qui nous éloigne ici de toute considération liée au développement durable tel qu’il a été défini auparavant. Les choix sont dictés par la rationalité caractérisant le mieux le comportement humain. Le système de prix joue alors le rôle d’information pour les agents économiques. Sur un marché « parfait », les prix constituent des indicateurs reflétant correctement la rareté et l’utilité relatives des biens, et ils orientent les décisions des agents de telle sorte qu’ils maximisent leur satisfaction (les consommateurs) ou leur profit (les producteurs). Alors, même si toute activité économique impose un sacrifice à la collectivité, elle produit de l’utilité et du profit, et est donc socialement justifiée. La comparaison entre les coûts et les avantages de toute décision constitue bien par conséquent la base du calcul économique. Si le marché fonctionne parfaitement, et qu’il n’y a pas d’externalités, tous les coûts et tous les avantages sont pris en compte par le mécanisme des prix. Si les coûts d’une décision sont évalués plus faiblement que les avantages, la décision est prise, sinon elle serait rejetée.

Prenons l’exemple d’une entreprise qui produit un bien X et cherche à rendre maximal (« maximiser ») son profit : pour déterminer son volume optimal de production, elle prend en compte le coût de production de ce bien. Les détenteurs de facteurs de production (travail, capital, matières premières) reçoivent une rémunération en contrepartie des sacrifices qu’ils consentent à les céder pour cette activité productive. On peut considérer que ces rémunérations (« coûts internes ») représentent une compensation monétaire de ces sacrifices, que l’on retrouvera par conséquent dans le prix de vente du bien X produit.

Toute appropriation des ressources, utilisées en tant que matières premières, devrait permettre l’instauration de marchés, et donc d’un système de prix qui va assurer une coordination des activités des exploitants et des utilisateurs des ressources : en effet, la rareté croissante d’une ressource devrait entraîner une augmentation de son prix (son possesseur renâclera à la vendre, si ce n’est à un prix de plus en plus élevé), dont le rôle incitateur se traduira par une correction (baisse de sa demande) et par conséquent et en corollaire, par une diminution de sa rareté.

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