épuisement des ressources naturelles chez les économistes néoclassiques : le marché comme solution

Pour les tenants « historiques » de l’économie néoclassique, la crainte de l’épuisement de ressources naturelles dotées d’un prix de marché (énergies fossiles, matières minérales) disparaîtrait si on laissait jouer sans aucune intervention les mécanismes de marché. À mesure que les prix s’élèveraient, il y aurait stimulation à la fois des stratégies d’exploration et des recherches technologiques. Ces dernières permettraient non seulement la substitution entre ressources, mais également l’accroissement de l’efficacité de ces dernières, c’est-à-dire une diminution de leur gaspillage. Ce point de vue a engendré une « théorie économique de l’exploitation optimale des ressources naturelles » qui détermine une trajectoire optimale d’épuisement des ressources et permet la poursuite de la croissance économique en dépit de l’épuisement de certaines ressources naturelles.

Le fonctionnement concurrentiel des marchés peut donc contribuer à protéger les ressources naturelles. Le graphique illustre l’importance du changement des prix relatifs entre le bien A dont la production et la consommation occasionnent une pollution relativement plus forte que le bien B. Le pétrole en tant qu’énergie d’origine fossile peut servir comme exemple pour le bien A et l’électricité produite à partir d’éoliennes fournit un exemple pour le bien B. Dans la situation initiale, le prix relatif entre les deux biens est formé par le rapport entre PA1 et PB1 Ce rapport est égal a un : le prix du bien A est égal à celui du bien B. Par le choix de nos exemples, nous avons admis implicitement que les deux biens sont des substituts parfaits.

Lorsqu’un problème de ressource se concrétise, ce prix relatif initial se modifie. Prenons l’exemple d’une raréfaction croissante du pétrole, qui est une ressource non renouvelable par excellence. Nous pouvons illustrer cette rareté croissante par un mouvement de contraction de l’offre sur le marché du bien A vers 0A’. Le prix du bien A est maintenant supérieur à celui du bien B tant en termes absolus que relatifs et se situe a PA2.

Du fait que le bien B devient relativement meilleur marché par rapport au bien A, sa demande augmente. Cette conséquence est illustrée dans la figure par un mouvement expansif de la demande du bien B vers DB’. Le prix du bien B augmente à son tour et se situe maintenant a PB2’ Dans cette nouvelle situation, le prix du bien A est à nouveau égal a celui du bien B, mais nous observons des réajustements des marchés qui vont dans le sens d’une meilleure protection de l’environnement : sur le marché du bien A, la quantité échangée a diminué de QA1 à QA2, réduisant ainsi la pollution. Sur le marché du bien B, nous observons une augmentation de la quantité échangée de QB1 à QB2. La vente du bien supposé moins polluant se trouve donc stimulée. Ce raisonnement en statique comparative montre que l’effet « signal » exerce par les prix relatifs non seulement réoriente les préférences des consommateurs du bien A vers le bien B, mais stimule également à terme la technologie moins polluante.

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changement des prix relatifs et sa contribution à l’analyse de l’exploitation des ressources naturelles

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