Cette notion est née avec la prise de conscience que certains polluants ont une aire de répartition qui peut s’étendre sur de longues distances, nécessitant ainsi des actions concertées entre états, sources et impacts pouvant se situer de part et d’autres des frontières.
Deux éléments sont critiques, ils figurent respectivement sur les figures ci-contre. Pour qu’un polluant puisse être transporté sur de longues distances sous l’influence des grands phénomènes météorologiques, il faut que sa durée de vie soit suffisamment longue. Ainsi, selon la première figure, l’ozone troposphérique est un polluant loco-régional à l’échelle méso, qui doit être comprise comme pouvant aller jusqu’à des centaines de kilomètres. Les durées des mouvements et échanges à l’échelle du globe ou entre couches de l’atmosphère apparaissent sur les graphiques de la seconde figure.
Plusieurs phénomènes bien caractérisés concernant des polluants importants peuvent être cités dans ce contexte :
Les polluants peuvent se concentrer à distance du lieu d’émission (c’est le cas de l’ozone troposphérique - des éléments des processus chimiques seront fournis sur une page dédiée) ;
Une contribution lointaine peut s’ajouter aux émissions locales
- par exemples le nord de la France subi certaines émissions industrielles de pays voisins (Belgique, Allemagne)
- un autre exemple est fourni par les effets d’incendies importants qui peuvent générer des pics de particules sur de longues distances, selon les vents (par exemple les feux en Russie du printemps 2006, ressentis dans les pays scandinaves), avec des effets sur le climat (diffusion et absorption du rayonnement solaire ou modification des propriétés des nuages) et évidemment la santé
Des sources naturelles peuvent également contribuer, souvent avec une difficulté de faire la part des choses en ce qui concerne les impacts sanitaires (sel marin s’ajoutant aux particules en zone côtière, sables du Sahara transportés par les vents jusqu’aux villes du sud de l’Europe).
L’ensemble de ces constats imposent des contraintes au système de surveillance de la qualité de l’air et le pilotage des actions qui en découlent, pour préserver la santé des populations exposées à un air de mauvaise qualité.