Emissions dues à l’utilisation du bois et des autres combustibles solides

Depuis plus de 200 ans l’atmosphère des centres urbains était manifestement polluée par les poussières et les fumées noires (particules grossières). L’utilisation du bois et un peu plus tard et dans certains pays du charbon en était responsable. Le bois couvrait les besoins des foyers, mais à la fin du 19ème siècle les besoins en électricité ont augmenté, nécessitant la construction de centrales consommant du charbon. Celles-ci furent construite à l’intérieur du tissu urbain, leur localisation étant plus liée à l’accessibilité (transport fluvial par exemple), comme c’était le cas dans la ville de Londres ou pour la succession de centrales construites à Vitry, dans la proche banlieue parisienne.

Durant tout le 20ème siècle, des améliorations techniques ont été apportées, soit par un meilleur choix de type de charbon (moins d’émissions de SO2), soit par le traitement des fumées (filtration de la fraction particulaire). Cependant, pour reprendre l’exemple du site de Vitry et des 4 centrales qui se sont succédées entre 1899 et 1966, la dernière en date, malgré son passage pour partie au gaz en 1996, n’est utilisée que comme appoint. A ce jour, dans plusieurs pays européens, les centrales à charbon sont nombreuses et continuent de poser des problèmes environnementaux et sanitaires très importants, en émettant en plus de CO2, du SO2 (responsable des pluies acides, de la dégradation des bâtiments, en plus des effets sanitaires), de HAP et de métaux lourds (Pb, Hg), en fonction du type utilisé.

Les combustibles solides, dont la liste habituelle comprend : les déchets de culture, les déjections animales séchées, le bois, le charbon de bois et les autres types de charbon, sont encore aujourd’hui la source domestique d’énergie majeure, en particulier dans les pays en voie de développement. Le lien entre prospérité et type de source est schématisé sur la troisième figure. On estime aujourd’hui à 3 milliards le nombre de foyers de par le monde, utilisant les combustibles solides (chiffres de l’an 2000). Les données épidémiologiques ont permis d’attribuer un nombre substantiel d’infection respiratoires aiguës chez l’enfant, de BPCO [1] et de cancers du poumon chez l’adulte, en cas d’utilisation de charbon. Des indications s’accumulent aussi pour d’autres pathologies, mortalité périnatale, petit poids à la naissance, asthme, troubles oculaires...). Les chiffres de 2 millions de morts anticipées par an et de 4% du fardeau global en maladies sont avancés par l’OMS. Des appareils de cuisson plus performants et une meilleure aération seraient susceptibles d’apporter des gains sanitaires considérables.

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Notes

[1Bronchopathie pulmonaire chronique obstructive

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