La pollution dont il est question ici est celle qui existe à proximité des principales sources d’émissions : industries, chauffage et production d’énergie, trafic. Elle concerne essentiellement des zones urbaines. Outre les effets sur la santé humaine, notons aussi sa participation à la dégradation du patrimoine bâti par corrosion et salissure.
Les principaux polluants considérés (liste non exhaustive) sont :
les particules,
les oxydes d’azote,
les oxydes de souffre,
l’ozone,
le benzène,
les HAP [1],
le plomb, éventuellement d’autres métaux.
Des impacts de la pollution atmosphérique sur la santé sont connus depuis longtemps, en particulier pour les effets aigus, essentiellement respiratoires. Depuis les années 80, les études épidémiologiques se sont de plus en plus focalisées sur les effets chroniques. Au fil des années, les preuves se sont accumulées, impliquant la mauvaise qualité de l’air dans la genèse de multiples pathologies. A titre d’exemple la première figure présente un tableau d’études sur les seuls effets des PM [2]. La mortalité globale, celle associée plus spécifiquement aux causes cardiorespiratoires et les cancers du poumon sont les pathologies analysées. La deuxième figure présente des données pour d’autres polluants et indicateurs sanitaires. Même si celles-ci sont un peu anciennes, elles restent représentatives de la démarche épidémiologique classique.
Si les preuves épidémiologiques se multiplient sur la nocivité de mauvaise qualité de l’air, touchant de plus en plus d’organes et systèmes (reproduction par le petit poids à la naissance, neurotoxicité et cognition, pour prendre deux exemples), nos connaissances sur les mécanismes d’action s’améliorent également (le sujet est repris dans un autre cours), démontrant qu’il s’agit encore aujourd’hui d’un problème de santé publique majeur.
L’élaboration par l’OMS des études d’impacts sanitaires ont permis d’apporter des informations sous forme d’indicateurs sanitaires, dans le but de guider la décision publique. De cette façon, une valeur incrémentale d’un polluant donné peut être associée à un indicateur, exprimé en nombres de morts anticipées, nombre de cas d’une maladie (cancer du poumon ou asthme), ou encore réduction de l’espérance de vie. Parmi les chiffres proposés par l’OMS, citons les 800 000 morts anticipées par an à l’échelle mondiale, 360 000/an pour la seule Europe. Pour la France, le chiffre qui figure dans le préambule du Plan national santé environnement de 2004 est tout de même de 30 000/an.