Les grandes contributions et une première esquisse du réseau de mesures

Jusqu’à présent nous nous sommes intéressé aux sources d’émissions des polluants d’intérêt, qui bien sûr représentent l’approche amont de la connaissance relative à la qualité de l’air. Il est facile de comprendre que la surveillance elle porte sur les concentrations mesurables en des lieux choisis comme stratégiques. Entre les sources et ces capteurs positionnés de manière appropriée il y a plusieurs aspects dont il faut tenir compte. Même si l’on s’intéresse à un polluant primaire, c’est-à-dire non susceptible de subir des transformations dans l’air ambiant, la relation entre les émissions et la concentration mesurable peut ne pas être aussi simple. La situation peut être bien plus compliquée pour un polluant secondaire tributaire de différentes réactions chimiques et donc bien moins prévisible.

Pour un polluant donné et une source donnée nous pouvons envisager des erreurs dues à la mésestimation des émissions, des facteurs unitaires imprécis ou non représentatifs des conditions de fonctionnement réel, des conditions de dispersion plus ou moins bien connues. De plus, pour chaque polluant, il y a vraisemblablement, en tout lieu, de multiples sources (cf. les pages sur les inventaires).

Comme il a été question dans le cours sur les déterminants, la persistance d’un polluant dans l’atmosphère et donc sa faculté à diffuser sur de longues distances doit être prise en compte. La figure ci-contre présente quelques éléments basiques concernant les composantes de la pollution atmosphérique, dont il faut avoir connaissance pour aborder correctement le système de surveillance. Elle est représentative d’une approche (publiée par Lenshow en 2001) qui est couramment appliquée de par le monde. La première et plus fondamentale des distinctions concerne la pollution de proximité (au voisinage d’une source), de celle dite de fond (contributions diffuses, mesurables à distance d’une source donnée). Ceci nécessite de placer des capteurs en des lieux représentatifs. Il est facile de comprendre que l’implication est double :
- La pollution de proximité est plus facilement maîtrisable par des actions locales sur les sources identifiées (même s’il s’agit du trafic) ;
- Cette même pollution qui correspond aux valeurs les plus élevées mesurables pour le polluant dans l’air ambiant, touche des populations de riverains qui se trouvent surexposés par rapport au restant de la population régionale.

Un dernier point doit être souligné. Les contributions régionales et/ou continentales, si elles sont plus difficiles à traiter, peuvent néanmoins faire l’objet de conventions internationales. Ceci ne peut être le cas pour les contributions d’origines naturelles, poussières telluriques, cendres volcaniques ou sel marin pour les particules, sources biogéniques pour les COV. La contribution naturelle peut faire l’objet de facteurs de correction pour déterminer le respect ou non des valeurs limites de la réglementation. Des méthodologies sont proposées pour les évaluer le plus précisément possible. Notons en passant, que l’origine naturelle des particules ne garantit pas leur innocuité. De nombreux travaux scientifiques sont consacrés à ce sujet.

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