Pour déterminer le taux optimal t* de la taxe, il faut connaître la courbe de coût marginal des dommages. Si l’on connaît cette courbe, on peut mieux interpréter le paiement de la taxe. Le pollueur soumis à la taxe optimale au taux t* supporte en fait, comme le montre la figure dans laquelle le coût marginal de dépollution CmD est confronté au coût marginal des dommages, CmE, trois sortes de coûts [1] :
le coût de la dépollution effectuée (zone orange), soit Q0NQ1 ;
le dommage résiduel (zone grise), soit 0NQ0 ;
une taxe résiduelle (zone rouge), soit 0t*N, interprétable comme une « rente » versée pour l’utilisation de l’environnement comme puits pour la pollution résiduelle.
La somme des zones orange et grise représente l’ internalisation totale de l’externalité (coût de dépollution + coût des dommages) tandis que la somme des zones grise et rouge représente la taxe versée.
On aperçoit là une des caractéristiques de la taxe « pigovienne », son taux uniforme, identique pour toutes les quantités produites et qui est donc à l’origine d’une « rente ». Ceci s’oppose aux paiements compensatoires qui seront préconisés par Coase, dans le cas où les droits de propriété auront été clairement établis, et qui seront exactement égaux aux dommages subis.